Dans un communiqué officiel publié ce jour, la direction de Mediprecog dément formellement les rumeurs concernant l’état de santé de ses dirigeants et révèle l’origine troublante de cette désinformation. Une affaire qui met en lumière des pratiques inquiétantes dans le monde des affaires.

La famille Boutevieux, à la tête de l’entreprise limougeaude Mediprecog, a réagi avec fermeté aux allégations publiées ce matin concernant un supposé diagnostic de maladie de Huntington affectant Jean-Michel Boutevieux et ses enfants, Simon et Karen. Dans un communiqué sans ambiguïté, les dirigeants de cette entreprise française spécialisée dans les dispositifs médicaux connectés expliquent l’origine de cette information mensongère et dénoncent une opération de déstabilisation.

Des tests techniques détournés à des fins malveillantes

Selon le communiqué, l’information erronée proviendrait de tests techniques réalisés sur la plateforme AI Toubib, une startup développant une solution de diagnostic médical assisté par intelligence artificielle. Dans le cadre de négociations pour un éventuel partenariat, les dirigeants de Mediprecog avaient soumis cette technologie à une série d’évaluations incluant la simulation de symptômes fictifs correspondant à diverses pathologies.

« Il est particulièrement troublant de constater que des données issues de simulations techniques ont pu être présentées comme de véritables diagnostics médicaux », commente le Dr. Élisabeth Moreau, spécialiste en éthique médicale. « Cela soulève de graves questions tant sur la sécurité des données médicales que sur l’instrumentalisation de la santé dans les stratégies d’influence économique. »

Une faille de sécurité au cœur du problème

L’entreprise Mediprecog pointe explicitement une probable faille de sécurité dans le système d’AI Toubib, qui aurait permis l’extraction de ces données de test. Cette situation met en lumière les risques inhérents aux plateformes de santé numérique émergentes et la nécessité d’un cadre de sécurité robuste pour la protection des données sensibles.

« Si ces allégations sont avérées, il s’agirait d’une violation particulièrement grave de la confidentialité des données », analyse Maître Paul Dechamps, avocat spécialisé en droit du numérique. « Au-delà de l’aspect éthique, les implications juridiques sont considérables, avec de potentielles infractions relevant tant du droit civil que pénal. »

Contactée par notre rédaction, la direction d’AI Toubib a indiqué avoir « lancé une enquête interne approfondie » et « collaborer pleinement avec les autorités compétentes pour identifier l’origine de cette possible violation de données ». La startup précise également avoir « immédiatement renforcé ses protocoles de sécurité ».

Un contexte de pressions commerciales

Cette affaire s’inscrit dans le cadre des approches répétées d’Advanced Medical System (AMS), filiale française du groupe tchèque Pokročilý Medicínský Systém, qui cherche depuis plusieurs semaines à acquérir Mediprecog. Le communiqué de la famille Boutevieux établit clairement un lien entre ces « méthodes contraires à l’éthique des affaires » et les négociations en cours.

« Ce type de manœuvres de déstabilisation n’est malheureusement pas rare dans le cadre d’opérations d’acquisition hostiles », observe Sylvie Gauthier, analyste en fusions-acquisitions. « L’originalité réside ici dans l’utilisation de données médicales, même fictives, pour tenter d’affaiblir la position de négociation de l’entreprise ciblée. »

La coïncidence entre la publication de ces informations erronées et l’intensification des pressions d’AMS pour acquérir Mediprecog soulève de sérieuses questions sur l’origine réelle de cette opération de déstabilisation, même si aucun lien direct n’a été formellement établi à ce stade.

Des suites judiciaires attendues

La famille Boutevieux a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires pour diffusion de fausses informations, atteinte à la vie privée, dénigrement commercial et tentative de manipulation de marché. Une plainte a déjà été déposée auprès du Procureur de la République.

Cette affaire pourrait constituer un précédent important dans le domaine de la protection des données de santé et de l’éthique des affaires dans le secteur médical. Elle illustre également les vulnérabilités potentielles des systèmes d’intelligence artificielle appliqués à la santé, un domaine où la confidentialité et l’intégrité des données revêtent une importance capitale.

Une réaffirmation de l’indépendance stratégique

Au-delà de la controverse immédiate, le communiqué de Mediprecog réaffirme l’engagement de l’entreprise à poursuivre son développement de manière indépendante, avec le lancement prochain de nouvelles fonctionnalités pour sa gamme de produits de suivi médical connecté.

Cette posture témoigne de la détermination de cette entreprise familiale, fondée en 1953, à préserver son indépendance face aux tentatives d’acquisition, notamment celles provenant d’acteurs étrangers. Elle s’inscrit également dans un débat plus large sur la souveraineté technologique française dans des secteurs stratégiques comme celui de la santé numérique.

« Ce type d’incident met en lumière l’importance de protéger nos entreprises innovantes face à des pratiques potentiellement déloyales », conclut Thomas Rivière, expert en intelligence économique. « La souveraineté technologique passe aussi par la capacité à garantir un environnement d’affaires éthique et transparent. »

MedNews.tech continuera de suivre cette affaire et ses développements, fidèle à sa mission d’information rigoureuse et indépendante sur l’économie et l’écosystème du monde de la santé.

Lire le communiqué officiel :